Le roman s’ouvre sur le naufrage de l’Empress of Ireland, le 29 mai 1914, dont Alfred Picard est l’une des nombreuses victimes. Avec l’aide de ses enfants, Marie assumera l’avenir du commerce. Maintenant adolescente, Thalie désire devenir médecin, un rêve presque impossible pour une Canadienne française de l’époque. Mathieu, de son côté, poursuit ses études dans le but d’être avocat. L’autre famille Picard, celle de Thomas, continue de vivre avec les conséquences des événements survenus en 1908. Les funérailles d’Alfred fournissent l’occasion à Fernand Dupire de renouer avec Eugénie. Son jeune frère Édouard, enfin libéré des études classiques, a entrepris son apprentissage de futur commerçant au détail et courtise une jeune beauté du Faubourg Saint-Roch. Le calme relatif de ces existences se trouve bouleversé par le déclenchement de la Première Guerre mondiale, pendant l’été 1914. Durant des mois, la vie ne semble guère différente, excepté les emplois devenus plus nombreux. Mais l’enlisement du conflit rend bientôt probables des mesures de conscription. Les nationalistes de langue française s’opposent de façon véhémente à cette éventualité, alors que les Canadiens de langue anglaise exigent qu’ils partagent avec eux le «prix du sang». Mathieu et Édouard sont en âge de joindre les rangs de l’armée. Le premier verra de près la boucherie; le second tentera d’y échapper, préférant les plaisirs de la vie bourgeoise et de la chair aux horreurs de la guerre. À la fin du mois de mars 1918, alors que la tension est à son comble, les militaires tirent sur la foule. Le sang coule dans les rues de la Basse-Ville. Le prix du sang, les Canadiens ne le paieront pas qu’en Europe.
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