« Aujourd’hui, le 3 mai 1957, j’ai 19 ans. En me réveillant ce matin, je pense à ces milliers de kilomètres que j’ai parcourus depuis dix-huit mois et il me semble que j’ai vieilli d’un siècle. Après avoir vécu dans un camp de réfugiés durant deux mois en France, j’ai traversé l’Atlantique et me voilà rendue en Amérique du Nord, au Canada. Je suis immigrante dans un pays dont je ne connais ni les langues ni les coutumes, et je viens de passer l’hiver le plus froid et le plus solitaire de mon existence. […] Ici, à l’hôpital d’Arthabaska, j’ai la chance de m’arrêter et de déposer mon unique bagage, ma mémoire. […] Mon travail consiste à prendre soin des nouveau-nés à la pouponnière, de minuit à huit heures, six jours sur sept. Parfois, je chante aux poupons les berceuses que tu me murmurais, il n’y a pas si longtemps. Et quand j’y pense, la nostalgie s’empare de moi et je pleure avec les bébés. »
« Aujourd’hui, le 3 mai 1957, j’ai 19 ans. En me réveillant ce matin, je pense à ces milliers de kilomètres que j’ai parcourus depuis dix-huit mois et il me semble que j’ai vieilli d’un siècle. Après avoir vécu dans un camp de réfugiés durant deux mois en France, j’ai traversé l’Atlantique et me voilà rendue en Amérique du Nord, au Canada. Je suis immigrante dans un pays dont je ne connais ni les langues ni les coutumes, et je viens de passer l’hiver le plus froid et le plus solitaire de mon existence. […] Ici, à l’hôpital d’Arthabaska, j’ai la chance de m’arrêter et de déposer mon unique bagage, ma mémoire. […] Mon travail consiste à prendre soin des nouveau-nés à la pouponnière, de minuit à huit heures, six jours sur sept. Parfois, je chante aux poupons les berceuses que tu me murmurais, il n’y a pas si longtemps. Et quand j’y pense, la nostalgie s’empare de moi et je pleure avec les bébés. »
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