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Lors du 24e Colloque des écrivains, colloque tenu chaque année sous l'égide de l'Académie des lettres du Québec, nous avions souligné le lien étroit qui unissait le thème choisi en 2005, « Qu'en est-il des intellectuels aujourd'hui? », à celui qui avait été retenu en 2006, à savoir « La censure dans tous ses états ». Les intellectuels ne sont-ils pas toujours et partout, nous étions-nous demandés, la cible privilégiée de la censure, notamment de la censure politique, religieuse et médiatique? Nous nous étions attardés, entre autres, à la liberté d'expression en littérature, liberté que l'on dit volontiers sans limites : sa loi, en effet, tendrait en principe à défier la loi, toute loi, pour aller dangereusement jusqu'à la limite, et même au-delà. C'est une telle expérience de la limite, une expérience grave s'il en est, que nous avons pris pour thème du 25e Colloque, qui avait pour titre « La poésie comme expérience ». Ce titre reprend celui d'un important ouvrage de Philippe Lacoue-Labarthe, un ami du Québec, qui nous a malheureusement quittés il y a peu et à qui nous voulions rendre hommage. Il y aurait dans toute écriture, notamment dans l'écriture poétique, en étions-nous venus à croire, un interdit de penser, de tout penser et de tout dire, un rien à penser en quelque sorte, qui, bien sûr, n'est pas rien. L'écriture poétique chercherait inlassablement à dire l'impossible, le secret indévoilable, l'unique et le singulier qui se refusent au langage. Les participants, tous des poètes connus et reconnus, ont su faire ressortir, chacun à sa manière, les différentes dimensions de l'expérience poétique.

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