Cet ouvrage réunit 42 articles écrits pour le quotidien Le Devoir en 1955 et 1956. Ils constituent une chronique approfondie de la vie artistique montréalaise de l'époque, alors témoin, entre autres, du passage de l'influence de Borduas et des Automatistes à celle des Plasticiens (Jauran et Fernand Leduc).

Lajoie, critique mais également peintre, présente dans ces textes les enjeux de la scène artistique vus de l'intérieur, offrant ainsi un accès privilégié aux débats qui agitent ce milieu.

Avec son style alerte et percutant, Lajoie soulève l'intérêt du lecteur contemporain souhaitant comprendre et saisir la dynamique qui a animé une génération d'artistes, d'amateurs et de curieux.

Des textes inédits et cinq autres écrits complètent l'ensemble des publications que Lajoie a rédigé au cours de sa carrière. Dans la postface de cette édition, l'auteur livre un commentaire rétrospectif sur cet engagement qui a marqué sa vie.

Ce nouveau confrère [Noël Lajoie] exécute au journal Le Devoir. Avec lui, la critique d’art est belliqueuse et passionnée. Il risque quelquefois d’outrepasser sa propre pensée mais, jamais, d’être mou et banal. Cette vigueur et cette passion ne peuvent qu’aider notre race naturellement portée vers la satisfaction de soi et la gloriole facilement acquise. Je salue en Lajoie un homme sincère et cultivé. Au début de cette année, je lui souhaite de ne perdre ni son enthousiasme ni sa conviction. En effet, le milieu où nous vivons est quasi indifférent. La reconnaissance y est excessivement rare. L’envie ronge presque tous les cœurs. Et les idées n’ont pas le don d’exciter l’attention, dans un pays où la politique et le commerce corrompent tout ce qu’ils touchent.
– Paul Gladu, « Quelques notes sur l’art », Notre Temps, 31 décembre 1955