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Dans la poésie de Miron, plus importantes que ne le sont pays et femme, on retrouve les obsessions de la mort et du temps qui ont été relativement peu étudiées. Pourtant, une angoisse d’ordre métaphysique aussi bien que charnel et une quête de l’absolu comme du pays concret sont au cœur de l’œuvre. Centre mobile : l’homme gravite, est un errant dans le mystérieux espace-temps moderne. Pour en persuader le lecteur, l’œuvre est ici lue à rebours, c’est-à-dire en commençant par la fin, par les Courtepointes et les poèmes postérieurs à 1978, pour en venir ensuite aux grands poèmes comme La marche à l’amour et La batèche. Mais nous verrons que c’est particulièrement les poèmes comme Lisbonne, (Padoue) ou TGV Lyon, qui sont assez courts, ainsi que les petits poèmes de L’Homme rapaillé qui vont droit à l’essentiel. Qu’est-ce qu’un égarouillé ? C’est un exilé de l’amour et de la beauté. Ce néologisme apparaît dans le poème TGV Lyon sous la forme verbale, mais peut aussi être transposé à l’œuvre générale de Miron. Dans la gare, parmi la foule, il y a une femme assise sur un banc. Miron entrevoit son sourire. Mais il est emporté par la cohue. Il a l’impression de se trouver dans un film qui se termine au moment il allait commencer. Et tout devient flou. Le générique « s’égarouille », dit-il.

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