Émissions de télé extrêmes (Extreme makeover, Relooking Extrême, Les Camionneurs de l’extrême)… Sports extrêmes, combats extrêmes (The Ultimate Fighter, Xtreme Fighting Championships, World Extreme Cagefighting)… Produits et promotions super, hyper, extra, giga, méga… Tout n’est que superlatifs et inflation verbale. « Profits records! » annoncent les banques. « Faillites records! » annoncent les mêmes banques un peu plus tard. Salaires records des sportifs et des dirigeants d’entreprise, recettes records du cinéma et des produits technologiques, bonus records... et fraudes records ! La publicité, la télé, le cinéma, la consommation, la mode, tout sacrifie aujourd’hui au culte de l’extrême. Un simple shampoing suggère qu'il procure un orgasme; un désodorisant, qu’il attire les filles comme le miel attire les abeilles. Quant au fromage en crème, il vous envoie tout simplement au paradis… Partout, le message est le même. N'est digne d'intérêt que ce qui est extrême. N'est désirable que ce qui est extrême. N'existe que ce qui est extrême... Si la montée aux extrêmes se manifeste dans tous les domaines de la vie individuelle et collective, elle est particulièrement visible dans les domaines liés à une forme ou une autre de mise en spectacle, qu’il s’agisse des spectacles comme tels, des médias ou des productions artistiques. Cependant, l’extrême n’est pas que spectacle. Il n’est pas confiné aux événements extérieurs auxquels l’individu est confronté. Il s’agit aussi d’une tendance largement intériorisée; elle peut également être observée dans la représentation que l’individu se fait de lui-même et du monde, dans le mode de vie auquel il aspire ainsi que dans l’organisation des rapports sociaux. D'où vient un tel phénomène? Quelle influence les multiples manifestations de l'extrême auxquelles les individus sont exposés ont-elles sur eux? Quelles en sont les conséquences sur les logiques collectives qui animent la société? Quelles sont leurs répercussions sur la représentation que les individus se font d'eux-mêmes et du monde dans lequel ils vivent? Ce virulent besoin d’extrême vient-il compenser la perte d’autre chose, et si oui, de quoi ? Une réponse qui se voudrait le moindrement développée à toutes ces questions dépasse de loin le cadre d’un seul ouvrage... Les Taupes frénétiques se consacrera à dresser un panorama de la montée aux extrêmes dans le domaine du spectacle et dans la façon que l'individu a de se vivre lui-même dans le quotidien. Cette présentation panoramique des manifestations spectaculaires et quotidiennes de l'extrême sera suivie d'une brève analyse des causes de ces phénomènes ainsi que des logiques sociales qui les sous-tendent. Un second volume, La Fabrique de l’extrême (à paraître à l’automne 2012) se consacrera plus spécifiquement aux dimensions socio-économiques, politiques et idéologiques de ce phénomène — dimensions plus structurantes, qui constituent en quelque sorte les coulisses de la fabrication de l'extrême. Pour se livrer à cet inventaire aussi singulier que révélateur de notre société, Jean-Jacques Pelletier adopte le point de vue du citoyen raisonnablement informé qui, à partir de ce qu'il peut lire, entendre et observer, tente de comprendre le monde dans lequel il vit
Émissions de télé extrêmes (Extreme makeover, Relooking Extrême, Les Camionneurs de l’extrême)… Sports extrêmes, combats extrêmes (The Ultimate Fighter, Xtreme Fighting Championships, World Extreme Cagefighting)… Produits et promotions super, hyper, extra, giga, méga… Tout n’est que superlatifs et inflation verbale. « Profits records! » annoncent les banques. « Faillites records! » annoncent les mêmes banques un peu plus tard. Salaires records des sportifs et des dirigeants d’entreprise, recettes records du cinéma et des produits technologiques, bonus records... et fraudes records ! La publicité, la télé, le cinéma, la consommation, la mode, tout sacrifie aujourd’hui au culte de l’extrême. Un simple shampoing suggère qu'il procure un orgasme; un désodorisant, qu’il attire les filles comme le miel attire les abeilles. Quant au fromage en crème, il vous envoie tout simplement au paradis… Partout, le message est le même. N'est digne d'intérêt que ce qui est extrême. N'est désirable que ce qui est extrême. N'existe que ce qui est extrême... Si la montée aux extrêmes se manifeste dans tous les domaines de la vie individuelle et collective, elle est particulièrement visible dans les domaines liés à une forme ou une autre de mise en spectacle, qu’il s’agisse des spectacles comme tels, des médias ou des productions artistiques. Cependant, l’extrême n’est pas que spectacle. Il n’est pas confiné aux événements extérieurs auxquels l’individu est confronté. Il s’agit aussi d’une tendance largement intériorisée; elle peut également être observée dans la représentation que l’individu se fait de lui-même et du monde, dans le mode de vie auquel il aspire ainsi que dans l’organisation des rapports sociaux. D'où vient un tel phénomène? Quelle influence les multiples manifestations de l'extrême auxquelles les individus sont exposés ont-elles sur eux? Quelles en sont les conséquences sur les logiques collectives qui animent la société? Quelles sont leurs répercussions sur la représentation que les individus se font d'eux-mêmes et du monde dans lequel ils vivent? Ce virulent besoin d’extrême vient-il compenser la perte d’autre chose, et si oui, de quoi ? Une réponse qui se voudrait le moindrement développée à toutes ces questions dépasse de loin le cadre d’un seul ouvrage... Les Taupes frénétiques se consacrera à dresser un panorama de la montée aux extrêmes dans le domaine du spectacle et dans la façon que l'individu a de se vivre lui-même dans le quotidien. Cette présentation panoramique des manifestations spectaculaires et quotidiennes de l'extrême sera suivie d'une brève analyse des causes de ces phénomènes ainsi que des logiques sociales qui les sous-tendent. Un second volume, La Fabrique de l’extrême (à paraître à l’automne 2012) se consacrera plus spécifiquement aux dimensions socio-économiques, politiques et idéologiques de ce phénomène — dimensions plus structurantes, qui constituent en quelque sorte les coulisses de la fabrication de l'extrême. Pour se livrer à cet inventaire aussi singulier que révélateur de notre société, Jean-Jacques Pelletier adopte le point de vue du citoyen raisonnablement informé qui, à partir de ce qu'il peut lire, entendre et observer, tente de comprendre le monde dans lequel il vit
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