Cet ouvrage établit un parallèle entre deux représentants majeurs de l’art moderne canadien. Les démarches de l’Ontarien Tom Thomson et du Québécois Jean-Paul Riopelle y sont analysées sous l’angle de la rupture culturelle avec l'héritage européen, de l’enracinement des communautés dans le contexte nord-américain, et de ses mythes fondateurs. Chacun à sa façon, ces deux artistes ont contribué à refaçonner de manière significative la tradition picturale au cours des périodes qui ont marqué l’entrée du Québec et du Canada dans la modernité et la postmodernité. Par-delà la dynamique oppositionnelle des « deux solitudes », il faut reconnaître une profonde parenté entre Thomson et Riopelle, notamment dans l’expérience qu’ils proposent d’une libre traversée et d’une symbolisation sensible de l’espace continental. Leurs représentations du territoire, qui expriment et synthétisent l’expérience de son apprivoisement par ses habitants, ont contribué à donner un sens culturel et anthropologique à la réalité nord-américaine. Loin de s’en tenir à une simple illustration mimétique de cette dernière, ils ont assumé physiquement sa traversée pour développer enfin des langages susceptibles d’évoquer efficacement cette immersion et ce contact.
Lauréat
Prix du Canada 2012
Lauréat
Prix Victor-Barbeau de l’Académie des lettres du Québec 2011