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René Lévesque (1922-1987) demeure dans la mémoire collective des Québécois une figure politique marquante du XXe siècle, mais ne fut-il pas d’abord un journaliste? Entre la défaite de l’«équipe du tonnerre» de Jean Lesage aux élections de 1966 et l’accession au pouvoir du Parti québécois en 1976, il partage son temps entre une activité politique intense et un retour à l’une des pratiques du journalisme, la chronique. Sait-on qu’en dix ans à peine, il a signé quelque 1400 chroniques? Grâce à la Fondation René-Lévesque et aux Éditions Hurtubise, ces articles méconnus seront maintenant accessibles dans leur intégralité. Les historiens Éric Bédard et Xavier Gélinas ont veillé à l’établissement des textes et à leur présentation.

En 1970, René Lévesque a 48 ans: l’âge des bilans et des mises au point. La défaite électorale du 29 avril le plonge dans une période de doute et de remises en question. Cette fois, la défaite est personnelle: c’est non seulement celle du Parti québécois, mais la sienne aussi puisqu’il perd sa circonscription de Laurier. Pour la première fois depuis dix ans, il se retrouve sans mandat, sans emploi, sans revenu. C’est dans ce contexte trouble que Pierre Péladeau lui offre une chronique au Journal de Montréal. Le chef péquiste publiera ses réflexions sur l’actualité six jours par semaine – un mandat très lourd, comme on peut le constater dans ce volumineux deuxième tome qui commence le 29 juin 1970.

Ces chroniques sont surtout consacrées à la politique québécoise et canadienne. Il faut dire que l’actualité a de quoi occuper Lévesque: le FLQ et la crise d’Octobre, la Loi des mesures de guerre, la réforme du système de santé, les grandes grèves. Il commente aussi l’échec de la conférence constitutionnelle de Victoria, la Commission Laurendeau-Dunton, la Baie-James et certains enjeux internationaux qui ont toujours passionné le journaliste qu’il rêve parfois de redevenir.

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